Témoignages

Le Ministère chargé de la Mer 

Hervé Berville, secrétaire d'Etat à la Mer

quelle place occupe la plaisance et le nautisme au sein de votre action ? Quel est votre lien avec la FFPP?

"Le nautisme et la plaisance sont parties intégrantes des politiques du Ministère de la Mer à plusieurs titres.
Ce sont, tout d’abord, des pratiques qui attirent chaque jour de plus en plus de nos concitoyens avec 11 millions de pratiquants de sports nautiques et 4 millions de plaisanciers et 100 000 permis plaisance délivrés par an.
Ce sont, ensuite, des secteurs clés de notre économie avec près de 10 000 immatriculations de bateaux de plaisance neufs par an. La France est ainsi le 1er constructeur de bateaux de plaisance en Europe et 2ème au niveau mondial.
Par ailleurs, ce secteur est au cœur du développement des territoires à travers nos 473 ports de plaisance maritimes dont 33 en Outre-mer. Ces infrastructures sont autant de relais d'activités économiques locales et d'attractivité touristique.
Le secteur est enfin une des composantes de la feuille de route de la décarbonation du maritime que j'ai présentée en fin d'année dernière  (2022 ndlr): le ministère accompagne l'industrie, les ports, l'ensemble de la filière dans la trajectoire de décarbonation globale de la filière maritime. Dans ce cadre, mes services entretiennent des liens étroits et constructifs avec la FFPP, dont je soutiens le travail remarquable au quotidien, sur toutes les thématiques liées au développement durable des ports : projets ports de plaisance d'avenir, adaptations règlementaires, observation économique."

Dans quelle mesure pensez-vous que les démarches « ports propres » et « ports propres actifs en biodiversité » puissent accompagner ces transitions ?

"Ces démarches sont essentielles et je les soutiens pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il s'agit d'une démarche volontaire des ports pour atteindre une excellence en matière de gestion environnementale des ports de plaisance. Il s'agit d'un point-clé car aucune transition ne peut aboutir sans la conviction et l'engagement des acteurs de filières eux-mêmes. Ensuite, la certification européenne « Ports propres » qui est d’initiative française, est unique en Europe depuis 2011. Elle permet d'accompagner les ports dans leurs projets de transition. La certification AFNOR lui confère une vraie valeur objective et reconnue."

Que diriez-vous aux ports qui ont obtenu la certification et qui œuvrent chaque jour à la mettre en œuvre?

"Tout d’abord, je leur dis « Félicitations ! » vous avez fait le bon choix. Les ports certifiés et les collectivités locales responsables des ports, participent concrètement à la transition vers un modèle durable des ports respectueux de l’environnement. L'Etat et mon ministère sont présents aux côtés de ces derniers pour les aider ou les accompagner dans ces démarches vertueuses qui contribuent à des modèles de développement économiques et touristiques compatibles avec la biodiversité et l'environnement."

Que diriez-vous aux infrastructures portuaires qui hésitent encore à faire les démarches pour obtenir la certification « ports propres »?

"Allez-y ! Il s'agit d'une démarche progressive et accompagnée. La première étape de cette démarche est le diagnostic environnemental, le conseil et l'accompagnement, contactez Ports Propres et la FFPP. Le processus est pragmatique et permet de définir une hiérarchisation des options et un programme d'action adapté à chaque port."

Quel regard portez-vous sur les ports de plaisance de demain ?

"Les ports de plaisance de demain vont profondément évoluer dans les prochaines années. Le modèle du "parking à bateau" est un modèle du passé, les ports doivent répondre à de nombreux défis : l'évolution des tendances et des pratiques (la plaisance "collaborative"), la décarbonation (la réduction de l'impact environnemental des ports), l'adaptation au changement climatique des ports, l'amélioration de l'interface ville-ports.

Les ports doivent être acteurs de ces changements (c'est le sens des démarches "ports propres" qui reposent sur le volontariat) et ils doivent aussi être accompagnés. L'AAP ports de plaisance d'avenir lancé l'année dernière et doté de 20 M€, contribue à aider les ports dans ces démarches vertueuses. Après le premier appel à projets dont les résultats ont été annoncés au salon nautique de Paris en fin d’année, j’ai lancé la seconde vague de l’appel à projets à laquelle les ports de plaisance ont été invités à candidater. Les dossiers sont en cours d’instruction."